Merci Mr Rebsamen pour ses propos dignes d'un Laurent Wauquiez. Vous deviez vous douter que je manquais d'inspiration actuellement (Votre collègue Mr Macron a bien tenté de m’appâter mais je n'ai pas cédé). Merci de me permettre d'écrire un nouvel article, aux airs de déjà vu cela dit, et de pouvoir m'épancher sur le traitement du chômage par le gouvernement.
Nous pensions avoir élu un gouvernement de gauche. Ce n'est pas forcément que nous avons pu soutenir le renouvellement politique que beaucoup voulaient (ce n'est pas rien de le dire) mais bon, la démocratie telle qu'elle nous est proposée fait que nous avons un choix limité. Les options au second tour des présidentielles étant limitées, soit il faut s'abstenir soit il faut faire un choix par défaut (autrement dit, on vote plutôt contre que pour). Une majorité de votant ayant choisi l'expérience socialiste (je fais pénitence pour cet acte inconsidéré mais bon), nous voilà avec François Hollande en président et un gouvernement Valls numéro 2 pour faire mumuse avec les ficelles du pays.
Sentant notre regret surement, on assiste à un virage à droite du gouvernement. L'arrivée de Valls était un indice et lors du dernier remaniement, la nomination d'Emmanuelle Macron à l'économie était un signal fort. Le dernier acte vient du ministre du travail, François Rebsamen, qui reprend la ritournelle éternelle du chômeur flemmard et des offres non pourvues. Pas de doutes, ils ont bossé leur Sarko attitude.
Oui, nous chômeurs, nous sommes de gros flemmards. Non parce qu'il faut avouer qu'on nous propose des CDI temps plein payés correctement et dans nos domaines de compétences chaque jour. Mais on préfère flemmarder devant le site de Pole Emploi à faire des télécandidatures qui ne riment à rien mais c'est tellement drole. Et puis, se débrouiller avec les minima sociaux c'est tellement drôle (on va me dire que le RSA est revalorisé de 2%, whouah!), ne pas faire de projet, ne pas se voir d'avenir, tout ça. Un vrai projet de vie.
Non sérieusement, c'est comme cette histoire d'offres non pourvues. On nous sort un chiffre d'on ne sait où. C'est une manie prise au gouvernement précédent ça, non ? Mais quand bien même il y aurait 500 000 offres non pourvues, ramené au nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A, c'est de la piquette ! Et si on fait le tri dans ces pseudos offres non pourvues, combien à temps plein, combien avec une durée supérieur à 1 mois ou 2 ?
Allez, avouons. Oui, on fait les difficiles. On ne croit pas à la socialisation apportée par les « petits boulots » vanté par certains. Déjà ça ne sociabilise pas parce que vous êtes traité souvent comme de la m****, mais en plus ils ne permettent que rarement de rebondir ces petits boulots. Ils ne permettent que d'aller de petits boulots en petits boulots. Réjouissant ! Non on ne demande pas un CDI payé 3000 euros net dans la minute, on veut juste un emploi correctement payé qui corresponde un minimum à ce qu'on recherche. On ne peut pas tous être maçon, boucher, infirmier, aide soignant ou autre métiers paraît il en tension, ce n'est pas possible. Ce n'est pas pour autant que nous n'avons pas une place dans cette société. Ce n'est pas pour autant que nous sommes des parasites.
Mais on le sait, ce genre de discours stigmatisant fonctionne sur la plupart des gens. Ils vont se gausser devant leur JT, sans réfléchir 3 secondes, ils vont sans honte baver sur le voisin qui ne bosse pas mais vit mieux grâce au chômage et toute les aides (peu importe que le pauvre bougre aie du mal à trouver un emploi malgré ses recherche et que financièrement il s'en sorte parce qu'il a été prévoyant et économe lorsqu'il était en poste). Ca réveille les bas instincts, ça aiguise la critique malsaine. En gros, les gens se font rouler dans la farine.
Non, vraiment, que nos politiques fassent preuve d'originalité plutôt que de reprendre les conneries de leurs prédécesseurs. Qu'ils montre qu'en effet ils ont de bons diplômes en faisant marcher leurs cerveaux pour chercher des solutions nouvelles, pour faire réellement avancer la société. Mais ça demanderait peut être qu'ils remettent en cause leurs privilèges aussi, voilà pourquoi on tente de sauver un système qui ne marche plus.